Lettre d’information de mars 2020 (N° 35)
Dernière minute : l’école et le centre médical sont fermés depuis le 14 mars, et l’Inde est maintenant confinée, Rajesh et sa famille sont dans leur maison, son voyage en France est annulé.
Nous vous souhaitons que cette période de confinement se passe le mieux possible.
L’école compte 295 élèves, dont 160 filles, avant le départ des plus grands à la fin de l’année scolaire, la dernière arrivante a le numéro 514. Le financement est assuré par 258 parrains et une quinzaine de donateurs.
Cette année, au mois de février, une vingtaine de personnes ont fait avec le trésorier de notre association, un voyage en Inde et au Népal, et ils sont passés par Bodh Gaya et l’école le 17 février. Ce jour là ont eu lieu deux réunions, à laquelle ont participé des membres du bureau et des parrains, l’une avec les professeurs, l’autre avec le personnel de l’école; Rajesh leur a demandé d’exprimer leurs besoins et les améliorations à envisager.
Concertation avec les professeurs
− Les professeurs ont fait remarquer qu’il faudrait avoir des tables rondes de 6 élèves dans les classes de maternelles (nursery, LKG et UKG), pour les enfants de 4-5 ans, afin de les aider à être moins timides, se voyant entre élèves plutôt que d’être face au professeur ; cela les stimulerait davantage et les plus faibles apprendraient des plus forts. Il faut qu’ils puissent apprendre le maximum à l’école, car les parents sont illettrés.
Joëlle, une marraine, a demandé quel matériel pédagogique serait apprécié dans les maternelles : des bouliers pour compter, des jeux pour apprendre les lettres et les nombres.
− Le professeur de sciences insiste sur l’anglais, suggère que dans la cour de récréation on joue aussi en anglais. Un énorme effort a été fait depuis quelques temps sur l’anglais : pendant la cérémonie d’accueil, ce sont de jeunes enfants qui ont fait des discours en anglais.
− Un nouveau professeur donne des cours de Sanscrit aux grandes classes.
Réunion avec le personnel de l’école
− Le chef cuisinier, et ses deux aides, achètent depuis un certain temps fruits et légumes selon les arrivages des marchés (prix inférieurs). Comme toujours les repas sont préparés le jour même. Les restes sont donnés tous les jours aux personnes nécessiteuses.
− Au dispensaire, l’infirmier et son assistant sont deux anciens élèves, très heureux d’être à ce poste. Maintenant le nombre de personnes soignées est en augmentation, environ 60 par jour. Ils ont besoin d’une armoire supplémentaire en métal qui ferme à clé, et d’un grand bureau.
− le chauffeur : il lui a été instamment demandé de prévenir Rajesh à la moindre tache de rouille, pour éviter une dégradation de la voiture. Il va falloir changer les deux roues avant.
Dans l’enceinte de l’école, il faudrait garer la voiture sous un toit.
− Le professeur de couture remercie pour la grande table achetée l’année dernière, et aurait besoin d’une machine à coudre électrique avec certaines spécificités.
L’électricité
Le générateur électrique est tombé en panne fin septembre 2019, il a été remplacé, il continue à être indispensable, bien que les coupures d’électricité se soient raréfiées à l’école et dans les villages.
Les examens.
Les examens de terminale (classe 10) ont eu lieu du 17 février au 2 mars. Notre école est habilitée à faire passer les examens de fin d’année des classes inférieures.
Les uniformes
Les nouveaux uniformes sont appréciés (polo turquoise, jupe/short/pantalon bleu-marine), plus adaptés (chaussures plus légères). Certains élèves ont encore l’ancien uniforme ; on finit les stocks avant d’utiliser les nouveaux.
De même les professeurs ont leur « uniforme » : les hommes : pantalon noir chemise blanche; les femmes mariées : sari doré; les femmes non mariées : « pendjabi » blanc et rouge.
Autres nouvelles
Les voyageurs ont tenu à participer à une collecte pour l’école qui servira à acheter des vêtements pour le fonds d’entraide (« Helping Fund »), destiné à aider des villageois dans des cas de grande urgence, ainsi qu’un lit supplémentaire et une armoire pour le centre médical.
De graves inondations ont eu lieu dans le Bihar, mais l’école n’a pas été affectée.
Témoignages de deux marraines participant au voyage :
1 – Pour arriver à l’école, vous traversez des zones habitées où vous faites face à l’extrême pauvreté. Pour entrer dans l’école, vous constatez la présence d’enfants et de leurs mères, qui presque désespérément, sollicitent leurs scolarisations au sein de l’établissement. Et puis vous franchissez le porche d’entrée et ce sont des centaines de sourires qui vous accueillent. Vous vous retrouvez dans une enceinte structurée et propre.
La discipline est de mise. Mais entre les cours, la récréation est joyeuse.
En assistant aux classes vous constatez l’investissement des enseignants et la participation très active des enfants.
L’hygiène est de mise partout et le déjeuner est copieux. D’appétissantes grandes assiettes dont servies aux enfants pour le déjeuner.
Et puis quelle satisfaction de rencontrer des anciens élèves, continuant leurs scolarités pour devenir enseignants, infirmiers ou informaticiens.
Indéniablement cette école est une belle réussite d’accès à l’instruction pour les plus démunis.
On constate également l’accès aux soins pour tous dans le dispensaire et l’apprentissage de la couture pour les femmes leur permettant ainsi de pouvoir travailler et nourrir leurs enfants si leurs maris disparaissent (morts ou évanouis dans la nature).
On ne peut que remercier Rajesh, son épouse et tout le personnel enseignant et le personnel d’intendance, pour leurs investissements. C’est un devoir pour nous occidentaux et privilégiés, de continuer à financer cette école pour qu’un maximum d’enfants puissent être éduqués et puissent subvenir plus tard à leurs besoins.
Marie-Claire
2 – « L’école nous a réservé un accueil extraordinaire et c’était très émouvant. » nous dit une autre marraine.
Lors de notre passage à l’école, tous les grands étaient en examen. Nous ne les avons pas vus. Mais nous avons eu la joie de trouver parmi les profs d’anciens élèves, rayonnants de leur réussite.
Tous, professeurs, personnel, enfants, leurs parents, et bien sûr Rajesh et Sangita, ainsi que les parents de Rajesh, ont été heureux et touchés de voir l’implication des visiteurs venus de France, l’intérêt qu’ils ont manifesté envers l’organisation de l’école, les élèves, les professeurs.
J’ai eu la grande émotion, lorsque nous sommes arrivés à l’école et que j’ai été, comme les autres, alourdie de colliers de fleurs, de voir sortir du rang des familles la grand-mère de Munam, Anisha et Kushi pour nous remercier de la maison que nous avons reconstruite. Elle m’a fait comprendre (de cœur à cœur) que Munam attendait un bébé, qu’Anisha était près d’elle pour en prendre soin. Quant à Kushi, qui était si douloureuse il y a 5 ans , c’est maintenant une très jolie jeune fille, gracieuse et souriante.
Brigitte
Rappelons que, à l’été 2017, la maison de 3 sœurs, scolarisées à l’école, a été détruite par la mousson; elles vivaient seules avec leur grand-mère, le père absent (violent et alcoolique) et la mère décédée sous ses coups ; grâce à vos dons nous avons fait reconstruire leur maison.