Lettre d’information de mars 2017 (N° 29)
La vie de l’école
A cette date, 316 enfants fréquentent l’école, 144 l’ont quitté. Le dernier arrivant a le numéro 460. Le financement est assuré par 280 parrains et 18 donateurs. Il y a un peu plus de filles (163) que de garçons.
A noter que, lorsqu’on prend une photo, les filles comme les femmes adultes refusent d’être devant…
Les cours d’anglais avec la nouvelle professeure se passent mieux, les élèves parlent plus, et les visiteurs eux mêmes commencent à le ressentir, trouvent que les enfants sont moins complexés pour parler anglais.
Des instruments de musique ont été achetés : harmonium indien (le soufflet est actionné à la main), tablas, tambourins, nal (sorte de tambour que l’on tape aux deux extrémités) ; les cours ont lieu le samedi, les grands semblent apprécier.
Pour l’été, des sandales ont été commandées pour remplacer les grosses chaussures noires.
L’assistant médical Pintu a quitté son poste il y a quelques mois ; l’infirmière, Mme Kiran, le remplace; elle est présente au centre médical depuis sa création, elle traite les pathologies quotidiennes, et dans les cas graves, les patients sont emmenés dans une clinique à Bodh Gaya; elle est heureuse de cette promotion, d’autant qu’elle est veuve avec deux ados à charge. Un homme va être embauché pour l’assister car il faut homme et femme pour les consultations.
La subvention promise par l’état du Bihar n’a pas encore été versée.
Les anciens élèves
Deux anciens élèves, Sanju et Dharmendra, ont été embauchés à la suite de la démission de 2 professeurs ; Dharmendra était professeur de hindi et de sanskrit dans une école privée ; il avait récemment témoigné dans chaque classe de son parcours et insisté sur l’importance d’étudier et combien cela change la vie. Il a une profonde reconnaissance pour l’école et les parrains.
Sanju enseignait déjà comme remplaçante; elle est mariée et vivra chez son mari dans quelques mois après que celui ci ait terminé ses études. Rama est étudiant en fac de médecine.
Les salaires que nous pratiquons se situent dans la tranche supérieure pour une école privée.
Un équipement à prévoir
Il fait extrêmement chaud en Inde d’avril à octobre avec couramment 45°, les élèves et les profs sont trempés de sueur. Il est hors de question d’installer l’air conditionné, beaucoup trop coûteux, par contre on voit de plus en plus en Inde des « water coolers » (refroidisseurs à eau, brumisateurs), qui sont des appareils avec réservoirs d’eau qui transforment celle-ci en brouillard frais; c’est très efficace. Cela coûtera 8000€ d’en installer dans l’école, et permettra aux élèves et aux profs de travailler plus sereinement.
La distribution de l’électricité est désormais plus régulière. Éventuellement le générateur pourrait suppléer au manque.
Nous faisons donc un appel aux dons (déductibles des impôts de la même façon que les parrainages) pour installer ces systèmes.
La maintenance et les améliorations
Le toit du préau-réfectoire nécessitait quelques réparations que Rajesh a fait faire de suite avant la mousson; des étagères supplémentaires ont été posées dans la pièce entrepôt; une salle pour les professeurs a été équipée de tables et de chaises, et les ventilateurs défectueux ont été réparés ou changés. La salle des deux gardiens a été aménagée d’étagères (leur vaisselle et affaires personnelles étaient posées à même le sol). Le lino du bureau de Rajesh a été remplacé. La peinture de certains murs est à refaire.
La vie en Inde
En décembre 2016 le gouvernement indien a décrété subitement la démonétisation de deux billets de banque (500 et 1000 Rs) dans le but de limiter le blanchiment trop facile et d’imposer aux gens de prendre des comptes bancaires, car beaucoup d’argent circule sans que l’état en ait sa part : « Les Indiens vont devoir échanger à la banque leurs vieux billets contre de nouveaux… mais dans la limite de 4 000 roupies (55 euros). Au-delà, les sommes devront être créditées sur les comptes bancaires et sortir de l’ombre » (le Monde). La démonétisation a provoqué d’immenses files d’attente dans les banques, et une belle pagaïe… L’école payant toutes ses factures par chèques n’a pas été affectée.
Reena, la sœur de Rajesh, (son mari est mort récemment d’un accident, et ayant la qualification nécessaire, elle a été recrutée afin d’enseigner aux aux petits) a écrit une lettre pour les parrains. La lettre est rédigée en hindi, voici la traduction en français :
Namaste
Du plus profond de mon cœur je vous remercie. Comme vous le savez je suis une des professeurs ici, et en même temps je suis membre du Bureau de THES. Ce que j’enseigne est le hindi. Vous m’avez donné l’opportunité et la grande responsabilité de l’enseigner. Je vous serai toujours reconnaissante d’avoir cru en mes capacités de le faire. Je vous promets que je ferai toujours mon possible. Je n’aurai jamais les mots pour vous remercier d’avoir pris cette décision dans une aussi dramatique situation. Cela nous a tellement aidés, moi et mes deux enfants. Je suis très heureuse à THES. Je ne m’attendais pas à ce que des personnes m’aident alors que nous ne nous connaissons pas. Pour chacun de vous j’ai un infini respect, pour vos pensées , votre gentillesse.
Merci beaucoup et je vous souhaite le meilleur.
Reena