« Une école à Bodh Gaya » est un projet né en 2002. Un jeune Indien, Rajesh Verma, alors âgé de 23 ans, travaillant dans un hôtel à Bodh Gaya, localité où le Bouddha a réalisé l’éveil, dans l’état du Bihar en Inde, souhaitait ardemment créer une école où l’enseignement serait dispensé gratuitement aux enfants pauvres de cette région. Cette motivation chez ce jeune Indien vient du fait que lui-même n’a pu fréquenter l’école que durant 3 années, ses parents n’ayant pas les moyens de payer sa scolarité; il a même vendu son sang pour que son frère puisse poursuivre des études.
Le Bihar, dont la capitale est Patna, situé à l’est du pays, entre Varanasi (Bénarès) et Kolkata (Calcutta) est l’un des états les plus pauvres de l’Inde et compte 80 millions d’habitants. Si Bodh Gaya témoigne de la splendeur du bouddhisme et de la dévotion des pèlerins par la construction rapide de multiples temples et monastères, les villages environnants sont dans une extrême misère, sans eau ni électricité, sans école ni centre de soins, les habitants travaillant pour la plupart comme ouvriers agricoles, vivant essentiellement de la culture du riz et de l’élevage. Ce sont des « intouchables », victimes des coutumes, qui perdurent malgré l’abrogation officielle du régime des castes depuis l’indépendance il y a une cinquantaine d’années.
Rajesh discute avec les touristes de passage à Bodh Gaya, se lie d’amitié avec un Français de Strasbourg et lui confie son rêve : créer une école pour les enfants défavorisés. Il existe bien une école publique mais l’instituteur n’y vient pas, contre un petit « bakchich » aux autorités locales. Lors d’un second voyage de ce français avec deux autres amis, l’idée d’une association basée sur le parrainage d’enfants fait son chemin. Au retour en France le projet démarre, aboutissant à la création de l’association française « une école à Bodh Gaya », destinée à collecter des fonds intégralement reversés à l’association indienne THES (« Tara Helping Education Society Fundation ») créée parallèlement en Inde par Rajesh.